Guide OAI 2020

6 GUIDE OAI RÉFÉRENCES 2020 PRÉFACES OAI La construction durable au Luxembourg – Bâtir pour les générations futures « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.» Telle la notion de développement durable, apparue pour la première fois en 1987 dans un rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, appelé le rapport Brundtland. Cette définition engendre de toute évidence le secteur du bâtiment, un secteur en plein développement et qui constitue actuellement un défi à bien de nombreux égards. L’empreinte de la construction porte en effet de nombreuses facettes et ne se limite point au présent mais risque de s’étendre loin dans le futur. Facteur de prédilection d’une économie circulaire, la construction durable se doit d’être abordée par une approche holistique et multidisciplinaire. Holistique car elle tient compte à la fois des facteurs économiques, écologiques, énergétiques, sociaux et sanitaires, des facteurs polluants pour l’environnement naturel et humain tant à la construction, à l’occupation qu’à la fin de vie du bâtiment, en l’occurrence la déconstruction. Les réponses à la construction durable s’appellent désormais « éfficience maximale », « énergies renouvelables », matériaux locaux ou régionaux, matériaux de construction naturels ou biosourcés, produits et matériaux non émissifs, déconstruction, intégration des bâtiments ou encore éco-quartiers, donnant la priorité à la mobilité douce. Ainsi la construction durable de demain reposera sur trois piliers, l’énergie, bien-sûr mais également les matériaux et en fin de compte la santé et le bien-être ou « well-feeling ». Les compétences exigées se multiplient donc et se situent à différents niveaux. Il s’agit en fait d’une responsabilité partagée, responsabilité étatique de définir et créer les cadres, responsabilité des acteurs du secteur, tant les planificateurs que les exécutants pour la mise en œuvre, responsabilité de la société civile d’informer et de sensibiliser, responsabilité finalement du particulier à faire des choix et à mettre en pratique les aspects de construction durable. Les outils (« sustainable tools »), à l’image des passeports énergétiques ou de matériaux, des systèmes de primes (PrimeHouse), des certifications (Lenoz), des guides de construction durable (CRTI-B) voire des codes de construction basant sur la simplicité, la cohérence et la transparence sont du devoir du législateur, la «mise en musique » incombe aux professionnels de la construction et notamment aux architectes. Ce sera en effet l’architecte qui constituera l’interface entre les différents acteurs en partant du législateur par les différents experts concernés et les professionnels de la construction jusqu’aux maîtres d’ouvrage. C’est d’ailleurs cette approche holistique et multidisciplinaire qu’aborde l’Etat pour affronter le challenge émergent de la « construction durable » en considérant les différents sujets de façon transversale et en joignant ses forces en terme d’expertise de manière interministérielle, notamment en favorisant une coordination « construction durable » assurée entre le ministère de l’énergie et de l’aménagement du territoire et le ministère de l’environnement, du climat et du développement durable permettant ainsi une coopération synergétique du logement et des bâtiments publics. En effet, face au surcoût souvent avancé par les sceptiques du développement durable, il convient d’estimer le coût de l’inaction, coût en terme de santé, d’assainissements évitables, de perte de biodiversité, de rechauffement climatique, de pertes de ressources naturelles limitées, de pollution des écosystèmes, de perte de qualité de vie des générations actuelles et futures. Une approche de « sustainable finance » qui ne se limite point à un investissement primaire mais qui tient compte également de tous les frais découlant par la suite, devra être de mise. En fin de compte il ne faut pas perdre de vue que la construction durable doit en premier lieu servir à l’homme, lui donner un abri tout en assurant sa santé, son bien-être et son confort sans pour autant perdre de vue les aspects énergétiques, écologiques, sociaux ou économiques. En résumé, la construction durable se doit de placer l’homme au centre tout en évitant que cela se fasse au détriment des générations futures. Pour terminer avec le rapport Brundtlandt : « Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Carole DIESCHBOURG Ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable Claude TURMES Ministre de l’Energie et de l’Aménagement du Territoire Photo : © SIP / Yves Kortum Photo : © SIP / Yves Kortum

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